Avec plus de la moitié de la population mondiale vivant désormais en ville (plus de 80 % en Europe), l’architecture jouera à l’avenir un rôle de plus en plus important, pour repenser l’habitat, réintroduire de la nature dans la ville, imaginer d’autres façons d’habiter ensemble et de se rencontrer, plus agréables et plus respectueuses de l’environnement et de ses ressources.

Dès sa fondation, l’agence a pris le parti d’inscrire systématiquement ses projets dans une démarche durable, même quand les maîtres d’ouvrage ne l’exigent pas. Inclure cette préoccupation dans les gènes de l’agence permet d’acquérir des réflexes très en amont dans la conception des projets. C’est ainsi que la maison Labastide Marnhac, dans le Lot, a intégré des objectifs de développement durable (géothermie, orientation par rapport au vent et au soleil, etc.) bien avant qu’ils ne deviennent la norme.

Quand le déroulement des projets le permet et si le maître d’ouvrage ne l’a pas déjà fait, l’agence s’efforce d’engager une démarche participative, c’est-à-dire d’instaurer un dialogue entre les parties prenantes, et notamment les futurs utilisateurs et riverains, prompts à s’opposer aux projets. Cette méthode a été éprouvée avec succès (immeuble de logements sociaux à Fontenay-sous-bois, résidence à Fleury-Mérogis). Les retours des parties prenantes sont très positifs, les clients sont reconnaissants de la qualité du dialogue, et souhaitent continuer dans cette direction.

Dans l’esprit de l’agence, démarche participative ne signifie pas égalité parfaite des parties prenantes dans les processus de décision, mais dans l’accès à l’information et au débat : tous ceux qui le demandent reçoivent les explications dont ils ont besoin lors de réunions publiques. En retour leurs observations sont écoutées et peuvent parfois venir amender le projet. L’exercice n’oblige pas l’architecte à renoncer à ses choix techniques et esthétiques, mais à les défendre et à en expliquer la cohérence.

Cet accompagnement contribue à construire la confiance nécessaire au bon déroulement des projets, et à emporter l’adhésion du plus grand nombre d’utilisateurs, une préoccupation croissante des élus et maîtres d’ouvrage. En effet rares sont aujourd’hui les grands projets qui aboutissent sans un gros effort participatif. Et l’adhésion, comme l’émotion, ne se décrètent pas, elles se travaillent.